Guide Santé et dérives sectaires

22 «Le décodage biologique» et pratiques assimilées La Miviludes a eu à de nombreuses reprises à traiter des théories de Ryke Geerd Hamer condamné en 2004 à trois ans de prison ferme pour escroquerie et complicité d’exercice illégal de la médecine 1 , suite à la plainte déposée par un homme dont l’épouse atteinte d’un cancer du sein était décédée du fait du refus de traitements éprouvés. La méthode préconisée par ce médecin allemand exclut tout simplement le recours aux traitements conventionnels pour soigner le malade. Cette prétendue « nouvelle médecine » repose sur le postulat selon lequel toute maladie est la résultante d’un choc psychologique intense et d’un con it intérieur non résolu. La théorie de R.G. Hamer est partie du rapprochement qu’il a fait entre la mort de son ls en 1978 et l’apparition chez lui d’un cancer au cours de l’année suivante. Ainsi naîtra la «médecine nouvelle germanique» qui s’appuie sur cinq lois biologiques dites lois d’airain. La méthode Hamer, à l’image d’autres méthodes, théorise le charlatanisme. Il s’agit d’une «méthode naturelle de soins » largement fondée sur les capacités libérées d’auto-guérison du malade, à condition que n’interfèrent pas dans ce processus, les traitements conventionnels. Tout le monde peut guérir soit spontanément, soit dans de rares cas avec le soutien d’un thérapeute. Cette théorie est pour R.G. Hamer universelle, qu’il s’agisse de pathologies bénignes ou graves. Le cancer par exemple, s’expliquerait selon lui par un stress important qui affaiblirait les défenses immunitaires, voire provoquerait une réaction somatique de grande ampleur. La condamnation de R.G. Hamer ne semble pas avoir mis un terme à ses activités. Réfugié en Norvège, il continue via son site Internet à diffuser sa méthode et à recruter de nouveaux «patients ». Les témoignages reçus à la Miviludes tendent à démontrer que R.G. Hamer cible depuis peu les enfants. Les tenants de la méthode Hamer ont été jusqu’à créer un site Internet appelé « le cancer », ce qui a pu créer une confusion avec le site of ciel e-cancer développé par l’Institut national du cancer (INCA) qui a été alerté par la Miviludes. 1. Cour d’appel de Chambéry, 1 er juillet 2004 ; Cour de cassation, 31 mai 2005.

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